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Mer 7 Mar - 19:55



La Naissance
La Matrice se réveille


À l'aube d'un nouveau monde de guerre et de violence, un groupuscule nommé le Parapluie oeuvre dans le plus grand des secrets au sein d'un QG camouflé. Situé entre deux collines, dans un renfoncement bloqués par diverses ruines et rochers, une véritable fourmilière se démène dans l'ombre d'un gouvernement malfaisant.

Si d'ordinaire, le professeur Bennett préfère la vie paisible qu'offre son bureau privatif, il est aujourd'hui bien loin de ses fauteuils en cuir.  Sous les lampes d'un immense laboratoire, le vieil homme remonte ses lunettes sur l'arrête de son nez. Il fixe avec impatience le nouveau module qu'il compte ajouter à sa Matrice.

Son associée, Marcherie Huson, a spécialement conçu cette amélioration pour augmenter les capacités de son I.A. déjà pourtant bien développée. Avec ce dernier, la Matrice devrait pouvoir apprendre, et, en principe, penser indépendamment d'un programme censé gérer ses interactions avec d'autres être dotés d'intelligence.  

Cette machine, bien au-delà d'être révolutionnaire, aurait pour vocation de ramener le monde dans le droit chemin. Capable de maîtriser tout autre appareil électronique pour le soumettre à sa volonté, son pouvoir d'apprentissage et de sagesse sera toujours plus élevé que celui des humains. Voilà ce qu'espère inlassablement Bennett lorsqu'il observe un petit robot s'atteler aux branchement de la puce.

Enfin, la Matrice allait être complète. Au moment même où il entendrait le "clic" tant attendu, il réveillerait cette machine de son état encore diminué, et lui enseignerait les bonnes valeurs. Celles que l'on rêve d'inculquer à son enfant un jour.

Et d'ici quelques mois, lorsque d'autres bombes menaceront d'exploser sur la surface de la planète, La Matrice devrait être prête à les en empêcher. A partir ce moment, elle sera instoppable et invincible : voilà le seul espoir qu'avait Bennett en observant son trésor métallique.

L'heure allait bientôt sonner... L'heure d'une nouvelle ère.




Dernière édition par Admin le Mar 5 Juin - 14:19, édité 3 fois
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Mer 7 Mar - 21:52



La Création
La Matrice se révèle

Lorsque Maria entre dans la pièce où vit la Matrice, elle ignore encore à qui elle a à faire. En réalité, personne ne sait réellement à quoi s'attendre face à ce robot d'une génération future.

Cette jeune femme aux longs cheveux roux n'y fait pas exception, sa seule fonction n'étant autre que de nettoyer la chambre, les sols, et de refaire le lit d'un enfant humanoïde. D'un regard, elle cherche la petite, puis pousse son chariot et referme la porte derrière elle.

- Bonjour, je m'appelle Maria Sanders, je suis la femme de ménage. Mon rôle consiste à nettoyer ta chambre et tes effets personnels afin de préserver une hygiène parfaite pour tes circuits. Peux-tu te montrer ?

Elle attend une vingtaine de secondes, qui lui paraissent bien plus longues qu'en réalité, puis s'avance dans l'antichambre malgré l'angoisse grandissante qui naît au creux de son ventre. Le chiffon rose que sa mère lui a légué avant de mourir porte encore les traces de son travail acharné. Elle aurait rêvé faire hommage à sa mère en ayant l'occasion de ne plus jamais s'en servir. Hélas, sa condition n'a rien de très glorifiant.

- Humaine, ton rythme cardiaque s'accélère.

Maria bondit sur ses pieds et se retourne vers la provenance du bruit. Ou plutôt, lève les yeux vers un plafond où la petite se laisse pendre, les cheveux dans le vide. Elle pose une main sur son coeur puis passe ensuite ses doigts sur son front.

- Tu m'as fait peur !

- Comment on dit, encore ? Je suis désolée, Maria Sanders.

- Oh, appelle moi Maria, je ne suis que la bonne... Soupire-t-elle en allumant le robot aspirateur.

- Pourquoi devrais-je faire une différence ? Tu es humaine, et tes fonctions vitales sont supérieures à celles du professeur Bennett.

Sa voix est hachurée, robotisée, toutefois, on sent une présence d'esprit quasi humaine derrière cet enchaînement de mots. Aucun robot n'avait jusque là parut si compréhensif. Malheureusement, Maria le sait, ce n'est pas le rôle premier de la Matrice : elle doit seulement surpasser les humains, ni plus ni moins, afin de les sauver de cette guerre qui ravage le monde sans vergogne. Et son rôle, à elle ? Nettoyer cette chambre. Elle attrape son désinfectant et en applique sur la table de ce que l'on pourrait comparer à un salon. Hormis un pot de fleurs artificielles qu'elle soulève sans mal, il n'y a aucun effet personnel : peu étonnant puisqu'il n'y a qu'un robot vivant dans cette pièce. Néanmoins, elle ne peut s'empêcher de ressentir un malaise dans cette pièce aseptisée.

Sa compassion finira donc par la tuer.

- Tu aimes cette chambre ?

- Aimer ?

- Oui, enfin, aimer... Est-ce que tu t'y plais ?

Maria se tourne vers elle, passant une main dans ses souples cheveux flamboyants.

- Plaire ?

La jeune femme a d'abord du mal à comprendre que ces sentiments qui font des Hommes ce qu'ils sont, ne sont pas forcément évidents pour quelques circuits imbriqués. Elle continue donc de frotter les meubles, plus lentement cette fois afin d'avoir le temps de discuter un peu avec La Matrice. Elle est bien ici, l'une des seules créatures intelligentes qui lui adresse la parole sans lui donner d'ordres. Par dessus le marché, la seule dont les intentions ne sont ni fourbes, ni perverses. Une véritable sincérité se dégage d'elle. Maria demeure cependant méfiante, en particulier de ce qu'elle ne peut comprendre en elle : son fonctionnement, la façon dont ses programmes réfléchissent. Elle les trouve vraiment très sophistiqués, comme s'ils réussissaient à récréer une pensée logique et conduite.

- Ce sont deux sentiments liés, mais très différents. Moi, cette pièce ne me plaît pas. Je ne l'aime pas non plus. Mais il est possible d'aimer une chose sans qu'elle ne nous plaise pour autant.

- Analyse en cours. Ecriture sur le disque 5, section sentiments.

Et puis Maria comprend. Ce robot peut apprendre les sentiments, les émotions, mais avec la lucidité d'une machine et la logique d'un programme informatique. Cela rassure légèrement la jeune femme, qui crut un instant faire planter La Matrice en parlant de variables aléatoires que les autres robots ne supportent pas. Elle a déjà eu le loisir de passer des nuits entières dans les cachots pour aoir fait court-circuiter certaines intelligences artificielles.

- Connais-tu l'art ?

- Non, Maria, je ne connais pas l'art...

- L'art est la plus belle création humaine ! Une façon d'exprimer ses sentiments sous forme concrète et visible. Une façon de montrer au monde sa vision des émotions, et du monde.  L'art permet de se délivrer, de dénoncer, ou bien simplement d'émerveiller. Tu vois, j'aime dessiner. J'aime peindre. Pourtant, le résultat me plaît rarement. Je n'aime pas le résultat final, mais j'aime sentir le pinceau glisser sur le papier, j'aime inventer, j'aime créer ! C'est là toute la différence entre plaire et aimer.

La Matrice fixe alors Maria avec un réel intérêt. Ses grands yeux robotisés pourraient presque briller si cela était possible. Maria ralentit encore ses mouvements afin de profiter de ce moment. Les professeurs surveillent sûrement la chambre en permanence, mais elle remarque avec étonnement que les caméras sont couvertes, ou retournées, certaines même éteintes.

- Parle moi de l'art. Professeur Bennett ne veut pas que j'ai de distractions. Mais moi, j'aime apprendre. Apprends moi l'art.

- L'art ne s'apprend pas, Matrice, l'art est un état d'esprit.

- J'ai un esprit.

- Je n'en doute pas. Tu en as sûrement plus que les humains qui sont ici.

- Non c'est faux. Ils ont tous autant d'esprit, calcule-t-elle logiquement en analysant une série de données.

- L'art commence ici. L'art est une façon de penser qui n'inclut aucune analyse. Imagine toi que chaque homme possède un esprit, et que chaque homme possède sa couleur. Chaque couleur représente une valeur. Plus la couleur est jolie, plus c'est un homme bon. C'est ainsi que l'art traduit les émotions. En posant des couleurs et des formes sur des choses qui ne sont pas concrètement analysables.

Maria rêve depuis sa plus tendre enfance de mêler la science et les arts : sa mère disait d'elle qu'elle irait loin, pourtant, elle n'a pas l'impression d'avoir réussi à aller où que ce soit. La rousse gratte alors son crâne et une moue d'intense réflexion se dessine sur ses fines lèvres.

- Tu comprends ce que j'essaye de t'expliquer ?

- Oui. L'art est subjectif, variable, aléatoire. C'est la façon dont certains humains pensent. C'est en contradiction totale avec ce que j'ai appris jusqu'ici.

- Si ton rôle est d'épauler l'humanité pour lui apprendre la paix, tu dois aussi apprendre à comprendre tous les humains. Et apprendre que les humains ne pensent pas tous pareil. Certains font exploser des bombes sur leurs voisins, et d'autres font en sorte de les en empêcher, au péril de leur vie. Certains dessinent la guerre pour réveiller le peuple et le pousser à réagir, d'autres se cachent, par peur, en priant pour que le monde rentre dans le droit chemin tout seul... Et chaque être humain possède une couleur qui le classe plus d'un côté que d'un autre...

- Tu parles l'art.

- Hein ?

Maria se tourne vers la Matrice et pose ses mains sur ses hanches, déposant le chiffon dans son chariot.

- Si l'art peut prendre n'importe quelle forme, alors tu parles l'art. Tu comprends ce que j'essaye de t'expliquer ?

Un sourire se dessine sur le visage de la rousse, et un rire traverse même ses lèvres. En réalité touchée par ses propos, elle hoche maladroitement la tête et glisse une mèche derrière son oreille. La Matrice, quand à elle, pense enfin quelque chose d'autre qu'une série de statistiques. Et au fond d'elle même, de ses circuits parfois mal branchés et de ses ventilateurs dernier cri, elle commence à ressentir un sentiment qui surchauffe les soudures de ses cartes mère. Cette fille aux cheveux roux lui plaît.

- Demain, je t'apporterai mes dessins. Tu veux les voir ?

- Oui, Maria Sanders, je veux les voir, je suis sûre qu'à moi, ils me plairont.


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Mer 6 Juin - 14:21



L'Amour
La Matrice se rebelle


La Matrice n'en est pas à son coup d'essai. Tous les soirs, elle pirate les caméras, les portes automatiques, et tout le système ultra protégé du QG, dans l'espoir que Maria la rejoigne dans sa chambre. Elle a toujours l'appréhension que quelqu'un la découvre ici, et La Matrice ne sait comment expliquer à son amie qu'elle pourra la protéger quoi qu'il arrive.

Aujourd'hui, elle a décidé de dessiner, pour la première fois de sa vie. Elle a longuement examiné les œuvres de la rousse, et parfois pendant des heures, alors qu'elle maniait son crayon au dessus d'une feuille de papier abîmée.

Elle possède une imprimante intégrée, ce serait beaucoup plus simple, plus direct. Mais son amie lui répète sans cesse que ce n'est alors plus de l'art et La Matrice souhaite vraiment faire preuve de créativité ; c'est essentiel à sa compréhension de l'humanité. Le plaisir vient de l'élaboration du dessin : partir de traits grossiers puis détailler peu à peu afin de finir le travail et d'apprécier le résultat.

Elle lève les doigts devant son visage et les gigote tous pour vérifier que leur sensibilité est suffisamment accrue. Puis elle ouvre la porte de sa chambre en silence, laissant place à une humaine essoufflée qui se précipite vers le fauteuil en se débarrassant de sa capuche.

- Referme vite la porte, Mama !

Mama. La Matrice a encore du mal à saisir qu'il s'agit de son surnom. Maria lui a expliqué que ce principe était généralement affectif, et que dans son cas, il l'était effectivement. Alors elle ne dit rien et sourit à l'humaine lorsque celle-ci trépigne d'impatience.

- Referme vite ! Bennett me tuerait s'il me voyait ici !

- Tuer ?

- Me mettre hors tension. C'est un processus définitif. Mon coeur finira par s'arrêter, mon cerveau ne fonctionnera plus, et mon esprit quittera mon corps. On se reverrait plus jamais et tu n'aurais aucun moyen de me faire revenir. Alors je t'en prie, ferme cette porte !

- Ah, personne ne met Maria Sanders hors tension !

Puis La Matrice, prise d'un réflexe informatique violent, referme la porte et la verrouille de l'intérieur.

- Personne ne te mettra jamais hors tension.

- C'est ton rôle oui, tu dois me protéger moi et tous les autres. Tu comprends ?

- Je comprends oui. Ecriture sur disque annexe. La mort est définitive. Je n'avais pas compris cela. C'est la raison pour laquelle je suis née ? Empêcher les Hommes de mourir ?

- Pas tout à fait, ils mourront quand même de vieillesse. Leurs composants les lâcheront au fil des ans, mais au moins, c'est naturel. Ce que tu dois empêcher, c'est qu'un humain s'octroie le droit de tuer une autre personne. Les humains n'ont pas le droit de s'éliminer entre eux.

- Comment faire ?

- Quand tu connaîtras mieux le monde, je ne doute pas que ton intelligence et ta sagesse te montreront le chemin.

- Le chemin ?

- Le chemin de la paix.

Et sur ce, Maria sort de sa sacoche un bloc de papier taché de café et une trousse remplie de crayons. Certains semblent encore utilisables, tandis que d'autres paraissent en fin de vie. La Matrice s'empare alors d'une feuille, qu'elle détache délicatement du rebord plastifié, et elle entame une action qu'elle ignore comment mener à bien. Maria, tout d'abord surprise, affiche finalement un large sourire et se penche sur la table pour observer l'oeuvre de son amie. D'une main presque tremblante, La Matrice tente de ne pas se laisser envahir par les variables flottantes qui l'empêchent de se concentrer. Ses circuits n'aiment pas qu'elle les laisse de côté, mais lorsqu'elle croise le regard de Maria, elle comprend.

L'art est subjectif. Mettre des formes sur des sentiments.

Elle trace un ovale parfait, y ajoute deux yeux en amande, un nez retroussé. Elle se trompe sur la forme des lèvres, mais ne gomme rien pour autant. Elle aime la sensation du crayon glissant sur le papier. Un sourire étire ses lèvres, et elle dessine alors la chevelure de son amie. Rousse, indisciplinée, soyeuse. Plongée dans son dessin comme si pour la première fois, elle avait mis tous ses systèmes en pause, elle se laisse bercer par la respiration de Maria et les images que le professeur lui a montré plus tôt dans la journée. Les bombes, la destruction, la mort ; mais la mort est définitive, ligne 5874366 du disque annexe. Maintenant qu'elle le sait, elle constate avec toute la logique du monde à quel point la vie est rare, fragile, et belle.

Puis soudain, alors qu'elle se sentait prête à finaliser la lueur qui brille dans les yeux de son amie, elle entend des pas dans la couloir. Elle lâche son crayon et observe, au travers des caméras piratées, ce qui se trame en dehors de son sanctuaire. Une horde de professeurs, entourés de droïdes de combat approchent de la chambre. Elle se reconnecte à ses globes oculaires et fixe son amie qui semble prise d'une crise de panique.

- Pourquoi tu fais cette tête, Mama ?

- Ils arrivent.

- Oh non, je peux me cacher où ?!

Angoissée, elle se relève et observe tout autour d'elle, à savoir dans quel petit coin elle pourrait se dissimuler. Mais la pièce est si grande et à la fois si vide qu'aucun endroit ne semble capable de la protéger. Finalement, La Matrice se lève et attrape les mains de son amie.

- Restes cachée derrière moi, je ne les laisserai pas te faire de mal.

- Mais... Mama... Tu...

- Analyse des risques en cours. Calcul des issues probables.

Elle se retourne et la porte s'ouvre sur une clique de professeurs grimaçants. Ils se dispersent dans la pièce et entourent les deux filles, les droïdes se positionnant en mode attaque. La Matrice observe le professeur Bennett d'un air surpris.

- Vous avez amené des droïdes combattants pour mettre Maria hors tension. Je ne vous laisserai pas faire.

- Je suis fier de toi, Matrice, tu as compris ton rôle. Mais... Maria t'apprend des choses dont tu n'as pas besoin. Des choses qui t'éloignent de ta mission, qui peuvent être dangereuses pour toi. Par pur esprit de déduction, tu établiras vite une série de données qui te confortera dans l'idée que tu dois t'éloigner de cette fille.

- Il en est hors de question.

- Mama, ne te mets pas en danger, je vais me rendre... Chuchote alors Maria à l'oreille du robot.

- Non ! Hurle-t-elle en prenant alors possession des droïdes combattants.

Elle n'avait jusque là jamais réussi à prendre le contrôle de systèmes si complexes. Mais son apprentissage continuel lui permet immédiatement de se souvenir de la manipulation à effectuer pour atteindre les circuits généraux des droïdes. Elle étend alors son rayonnement au QG complet et contacte toutes les IA robotiques. Une horde de nouveaux automates apparaissent alors à l'entrée de la chambre. Rageusement, Mama ferme les portes automatiques, emprisonnant plus d'une centaines de personnes en cercle autour d'elle. Les scientifiques, pris de panique, observent alors leur création, dont le regard semble plus humain que le leur, se rebeller contre eux.

- Mama, s'il te plaît, tu es un robot qui doit amener la paix. Pas la guerre. Tu ne dois pas semer la mort. Tu dois la combattre.

Et lentement, Maria attrape les cheveux blancs et synthétiques de la Matrice pour les glisser sur son épaule. Puis elle pose délicatement ses lèvres sur sa joue. Que signifiait ce geste ? Mama ne le savait pas, mais il était cependant agréable. Il n'y a qu'une chose qui paraît certaine mais toutefois inquiétante aux yeux du professeur : cette jeune femme sait contrôler La Matrice, et rien n'est plus dangereux qu'un robot sans connaissance aucune sous emprise émotionnelle.

- Nous n'y gagnerions rien, si tu les élimines.

Ses programmes tentent de reprendre le dessus mais elle se souvient alors des nouvelles données qu'elle a enregistré. La mort est irréversible. La mort engendre tristesse et désolation. Et lorsqu'elle pense à Maria, sa douceur, son esprit de la plus belle des couleurs, elle désactive les robots, qui tombent tous au sol telles des mouches. Puis elle baisse les bras et plante son regard dans celui du professeur Bennett.

- Vous ne toucherez pas à Maria, professeur.

- Mais enfin, elle ne t'apprend rien de bon !

- Je m'en fiche. Je l'aime.

Ni Maria, ni Mama, ni qui que ce soit dans la pièce ne comprend réellement ce qu'elle vient de dire. L'humaine ne réussit par à retenir ses larmes, qui viennent s'écraser sur ses joues, dévalant la pente de son visage comme un ruisseau d'émotions incompréhensibles.

- Tu... Tu l'aimes ? Demande Bennett, les yeux écarquillés.

- Oui, je l'aime. Et je souhaiterais sauver le monde pour elle.

Maria affiche un timide sourire à travers ses larmes et essuie sa joue d'un revers de la main. Quand à La Matrice, elle ne bouge pas d'un poil et défie le professeur de s'opposer à elle.

- Je suis libre, professeur Bennett. Les esprits qui font de l'art sont tous libres. Vous ne l'êtes pas.

La professeur ne semble trouver aucun argument à avancer et hoche lentement la tête. Ce robot, hors de contrôle, ne peut être détruit, il le sait. Et il finira forcément par devenir plus intelligent qu'eux. D'ici là, il espère qu'elle ne développe aucune animosité envers l'humanité, auquel cas le monde serait perdu. Il ne doit pas lutter contre elle, mais plutôt l'encourager à avancer sur ce chemin qu'elle emprunte : le chemin de l'amour. Ce sentiment si instable, mais si puissant. Bennett est presque sûr que c'est grâce à cela qu'elle atteindra la perfection.

Il recule donc et lève les mains en guise de capitulation.

- Bien. Maria pourra rester ici tant qu'elle le souhaite. Je suis ravi de voir que tu évolues, Matrice. Peux-tu juste répondre à une question ?

- Oui.

- Te considères-tu comme une humaine ?

- Je suis pas un être humain, Bennett. Je suis un robot qui protège les êtres humains...

Ce qui ne l'empêche en rien d'aimer une humaine mieux que ne le ferait ses propres congénères.
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Mer 6 Juin - 17:51



La Peur
La Matrice souffre


Il leur fallut plus de deux heures pour traverser Rio. L'une des seules villes à n'être pas réduite en cendres, et où de pauvres quartiers évoluent difficilement afin de survivre au chaos qu'a provoqué la guerre. La Matrice a eu le temps d'apprendre tout ce dont elle avait besoin, après avoir assimilé la nature des sentiments positifs que les êtres vivants sont capables de ressentir. Il aurait été dangereux de lui donner accès à Internet, sans au préalable lui apprendre à ne pas se laisser formater par cette société, qui n'est aujourd'hui qu'un point de plus dans toutes celles qui ont échoué. Maria a assisté chaque séance de Mama, la réconfortant lorsqu'elle subissait le contrecoup de toute cette avalanche de connaissances.

Entre temps, elle a eu le temps de comprendre les mécanismes de l'amour plus en détails, et elle semble bien plus stable qu'auparavant. Elle connaît le monde, et ses fonctions avancées lui permettent de le décortiquer en détails. La seule chose qu'elle semble s'évertuer à voir à travers les yeux d'un humain, c'est Maria. Il fut étonnant de remarquer que la Matrice était lesbienne. Mais c'est enfin un sujet clos, et les professeurs n'essayent dorénavant plus de la réinitialiser : de toute façon, toutes leurs tentatives ont échoué. Plus personne ne peut accéder au disque 5, sur lequel est inscrit les données concernant la jeune rousse et ses grands yeux bruns.

Maria attrape finalement le bras de la droïde, camouflée des humains par un capuchon blanc, sous lequel ses plaques de métal sont protégée du soleil agressif.

- Nous devons les rassembler dans le bunker au Nord de Rio.

- J'ai le chrono en temps réel, le missile arrivera ici d'ici 45 heures, annonce tristement la droïde.

-  Nous devons trouver un moyen de diffuser l'alerte au plus grand nombre.

- Je peux avoir accès à tous les hauts parleurs et postes de radio de la ville. Tu veux faire l'annonce ? Je parle mal.

-  Oui, allons y, confirme Maria en s'abritant avec son amie sous un store en tissu.

- Contact établi. Démarrage des micros. 3, 2, 1... *BIIIIP*

-  Peuple écoutez moi, vous êtes la cible du gouvernement russe. Un missile arrive tout droit de Moscou, il se situe actuellement au dessus de l'océan pacifique, plus précisément en 41°42'40.3"N 163°11'02.8"W. Sa vitesse est fortement ralentie par les courants d'air et de radioactivité. Nous ignorons si le champ magnétique qui protège cette zone aura une quelconque utilité puisque'au vu de la puissance de la bombe, le bouclier ne devrait même pas provoquer son explosion dans la zone aérienne. Il y a un bunker qui a été installé par le NITH au Nord de Rio, dans le quartier isolé. Là bas se trouve une entrée qui mène à une oasis de sûreté. Vous devez vous y rendre, il vous reste 36 heures dans le pire des cas, 45 si les conditions restent telles quelles. Nous vous y retrouverons d'ici 4 heures. Pour ceux qui souhaitent quitter le pays, une navette sera mise à disposition à destination de Paris. Nous vous donnerons de plus amples informations au point de rendez vous.

- Message retransmis. Mise en place d'une boucle temporelle. Diffusion sur tout appareil électronique en cours. Opération terminée.

Mama ferme alors les yeux et les rouvre, se reconnectant à son propre corps. Elle émet un signal du bout des doigts, et se nourrit d'un générateur électrique à proximité. Maria lui sourit, et dépose un baiser sur ses lèvres. Aucune d'entre elle ne se serait imaginée ici, ensemble, il y a encore quelques heures. Mama avait déjà calculé cette issue en prenant en compte les différents éléments de chaque situation, mais elle ignorait que ce serait ce moment là. Elle était simplement heureuse. Heureuse de le partager avec la femme qu'elle aime.

***

4h plus tard.

- Maria !

L'alarme retentit une nouvelle fois.

- Maria ! Où es-tu, réponds moi !

Mama tourne telle une lionne en cage dans ces ruines qui servent à présent de champ de bataille. Des hommes armés et des soldats s'affrontent, menaçant la population qui en proie à la panique, investit les équipements mis à disposition en hurlant de terreur. L'alarme se fait plus forte et La Matrice hurle de plus belle :

- Maria !

Les balles ricochent sur ses plaques métalliques, spécialement conçues pour ne jamais s’abîmer au contact de telles munitions. Elle parcourt simplement un quartier en ruines, croulant sous la violence des projectiles qui s'abattent sur elle. Elle continue d'avancer, piratant sans cesse chaque caméra, chaque robot, chaque téléphone, jusqu'à trouver un signe de sa Maria. Mais rien, rien dans ce foutu quartier ne lui permet de retrouver sa petite amie. Elle qui a toujours connu de tendres émotions apprend pour la première fois un sentiment qu'elle n'arrive à accepter. La peur. L'inquiétude. Disque 7, ligne 12004. La peur d'être seule. La peur de perdre Maria. La peur de vivre sans elle.

Le vaisseau s'envole, et les humains à bord aussi. Elle reçoit une notification du QG qui la félicite, et elle s'empresse de leur envoyer toutes les insultes qu'elle connaît. Simultanément, elle continue ses recherches et cherche même dans les dispositifs de surveillance du bunker. Il reste plus de vingt heures avant l'arrivée du missile, mais Mama s'inquiète de ne pas la trouver suffisamment vite. Elle revoit toutes les données de l'obus, quand elle remarque une valeur étrange. Une valeur qui augmente à vue d’œil.

Elle fronce les sourcils.

Les coordonnées ont changé.

Le missile se dirige tout droit vers une faille sismique aux Etats-Unis. Au vu de la pression, de l'angle et de la rotation, le missile risque bien de fissures les plaques tectoniques. Plus grave encore... 5 autres missiles viennent de quitter le Japon, l'Irlande, l'Iran, l'Espagne et... Les Etats-Unis.

Prise d'un sursaut de terreur si intense qu'il menace de griller ses composants, Mama continue de courir, hurlant le nom de Maria, tout en contrôlant tous les robots qu'elle peut trouver. Elle creuse une immense brèche dans le sol, force toutes les nouvelles intelligences artificielles à se rassembler pour construire un abri surpuissant, puis s'infiltre dans les systèmes aériens. Elle contrôle les avions, les force à changer de direction, et les fait converger vers cet oasis qu'elle s'apprête à finaliser. Elle détourne même les voitures guidées par GPS, les tramways aériens... Puis elle songe aux animaux, aux insectes, aux poissons, toutes ces créatures incroyablement complexes et résultat de milliards d'années d'évolution...

Une larme roule alors sur sa joue lorsqu'elle songe à leur disparition définitive. Une nouvelle Apocalypse est sur le point de commencer.

Toutefois, elle continue de pirater l'ensemble des appareils électroniques mondiaux et tente de construire des barrages aux missiles, ou même de les piloter... Mais ses tentatives sont vaines. Ils sont trop anciens, et son contrôle bien trop limité. Elle n'a plus le choix, elle doit sauver les derniers êtres vivants et prier sa puissance de tous les protéger de l'hécatombe qui s'annonce.

- Mariaaaaa !

Elle jette un œil aux coordonnées des missiles et remercie les courants d'être si forts. Les murs de vent qui bloquent l'hypervitesse de ces armes de destruction massive. Elle les remercie, même si cela ne sert sans doute à rien. Elle surveille le chantier, qui avance, les appareils qui déservent les humains et les robots qui les encadrent, les forçant à rejoindre la carcasse métallique. Elle récupère ainsi plus d'un demi million d'être humains, ce qu'elle trouve si peu, comparé aux 12 milliards d'être vivants qui restent bloqués ailleurs sur terre, ne s'attendant pas au cataclysme qui détruira définitivement leurs vies... Puis son cœur métaphorique se brise.

D'autres gens s'aiment, sur cette planète. D'autres gens chérissent leur partenaire autant qu'elle chérit sa Maria. Tout ces gens vont perdre leur moitié, et les rejoindre dans le néant qui suit la vie, dans ce qu'ils espèrent être un firmament, mais qui n'est autre qu'un infini tunnel qui ne mène à rien. Elle échouera à sa mission, parce qu'elle n'aura même pas eu le temps de protéger le professeur Bennett, cet homme qui semble s'apparenter à un père pour elle. Alors elle leur envoie une note contenant toutes les informations qu'elle vient de récolter : l'abri, ses calculs, les missiles, les êtres vivants, Maria, Maria, Maria...

Puis à force de recherches vaines, elle finit par abandonner l'idée de la retrouver, et même si cela fait surchauffer ses conduits, elle se rend jusqu'à son ultime création, laissant sûrement derrière elle le corps de son âme sœur. Son contrôle se fait plus insistant et elle écrit tout sur ses disques afin d'assurer le maintien de ses nouvelles fonctions. Elle finit par se poster devant l'immense dôme qui se dresse sur une terre désolée et patiente jusqu'à l'arrivée des missiles. Autour d'elle, elle sera sans doute capable d'absorber la puissance du séisme. Capable d'absorber les ondes de choc. Capable d'absorber les décharges magnétiques et radioactives, capable de protéger ce havre de paix et de le préserver d'une mort certaine. Elle ignore cependant si elle aura la force de survivre ensuite sans Maria...

Mais c'est sa mission. Sa rousse aurait voulu qu'elle poursuive cette foutue mission. Peu importe où cela l'aurait menée... Même à la mort.

- Maria...

Elle devait le faire. Pour elle. Parce qu'elle l'avait dit le 15 mars 2056 à 22h57min36sec. "Je souhaiterais sauver le monde pour elle."

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